La jonchère (SUI), le 7 décembre 2018 : Les deux Corées se parlent. Du moins tentent de le faire sur le terrain sportif à quelque 30 jours de l’ouverture des Jeux de PyeongChang. Contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, le fait n’est pas tout à fait historique, dans la mesure où les athlètes du nord et du Sud avaient pris l’initiative de défiler ensemble. Il y a certes quelques olympiades de cela, c’était aux JO de Sydney en 2000 et à Athènes en 2004. Depuis, le souffle d’une bise glaciale a mouché la flamme olympique et avec elle s’est éteint tout espoir de rapprochement.
Or, voici que l’espoir renaît. Les deux Corée vont entamer des discussions pour une éventuelle participation nordiste aux JO de Pyeongchang, organisés dans le Sud de la péninsule. Ce fait-là est historique, car l’événement se déroule sur le sol coréen, au sud, chez l’ennemi comme seraient tentées de l’affirmer certaines voix en deçà de Panmunjeom.
L’idéal sportif l’emporterait sur les considérations strictement politiques ? On en doute sérieusement, en se fondant sur des expériences vécues par le Petit Reporter au plus haut niveau de la compétition internationale, de gymnastique en l’occurrence, où la Corée, du nord, fut mise hors-jeu, exclue du circuit par deux fois, pour tricherie avérée sur l’âge de gymnastes. La première fois en 1993 aux mondiaux de Birmingham (GBR), la seconde en 2010 à Rotterdam (NED).
Le selfie des gymnastes coréennes de 2016 aux JO de Rio Lee Eun-Ju (KOR- République de Corée) et Hong Un Jong (PRK – République Populaire et Démocratique de Corée) ne suffira pas à lever tous les doutes quant au bienfondé de la volonté de participer aux JO pour épouser les seules valeurs olympiques. Chasser la politique, elle revient au galop. La menace d’un boycott américain plane déjà sur PyeongChang dans le cas d’une participation de Pyongyang aux jeux Olympiques.
Compliqué le sport parfois.