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Soldats gymnastes

AU PAS CAMARADES, AU PAS!
Mercredi, 05 avril 2023

Dans sa communication du 28 mars dernier à l’attention des fédérations internationales de sports, le CIO précisait ses recommandations quant à la participation d’athlètes russes et biélorusses aux événements du calendrier mondial. Il y est question notamment de celles et ceux qui sont sous contrat avec leur armée respective. C’est le cas notamment de l’élite de  la gymnastique russe, masculine comme féminine, qui se forme aux ordres des adjudants-instructeurs du CSKA Moscou, le célèbre Club de Sport Central de l'Armée.

Cette recommandation nous rappelle que, depuis la fin du XIXème siècle, le sport de la gymnastique, pilier historique du mouvement olympique, réveille au son du clairon de l’aurore, les apprentis soldats de toutes les casernes du monde, suisses comprises. En effet, l’éducation physique est une des clés du succès de toute formation militaire, car génératrice de fantassins robustes et rompus aux disciplines de l’art de la guerre.

On redécouvre, avec une guerre sous nos fenêtres, que ce binôme, gymnastique/armée, n’est donc pas une nouveauté et ne relève pas de la seule exclusivité russe. En revanche, le fait interpelle lorsque ces athlètes-là revendiquent, fort et clair, que leur statut de soldat passe avant celui de gymnaste. Plusieurs le revendiquent de manière ostentatoire, comme l’ingénu Ivan Kuliak, arborant le fameux Z sur sa tenue, en soutien à l’invasion russe en Ukraine. D’autres, plus radicaux encore, passent à l’acte et tombent le juste-au-corps pour le treillis.

Le Petit Reporter se saisit de cette recommandation olympique pour se réjouir des initiatives d’organisateurs innovateurs, britanniques notamment, qui ont « pris les armes » pour « démilitariser » une gymnastique traditionnellement martiale, en revisitant le déroulé, le design des compétitions internationales. En renonçant, par exemple, à l’entrée au pas de charge de ses juges, de ses athlètes dans l’aire de compétition, ou encore au salut romain des gymnastes à l’appel de leur nom, au garde-à-vous, pieds à 10h10, devant leur engin.

Ces nouveaux formats réjouissent les télévisions et leurs audiences. Ils nous invitent à la découverte d’une gymnastique libérée de son image martiale traditionnelle.

(Photo: LPR)

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Culture - Politique - Loisirs (société)