Le 10 novembre 2022 : Selon les termes de la recommandation de la commission consultative chargée d’évaluer la répartition des deniers de la LoRo allouée au Canton (ArcInfo 10.11.2022), le Tour de Romandie cycliste n’aurait plus les faveurs d’un large public. Un avis qui pèse sur le soutien financier à l’organisation de la deuxième étape dudit Tour, un soutien revu à la baisse. On laissera les auteurs de cette ‘recommandation’ quelque peu précipitée à leurs responsabilités. On se penchera, en revanche, sur un autre avis tout aussi lacunaire, prononcé il y très exactement …trente ans, avec, lui aussi, le cyclisme pour objet.
Au printemps 1992, là encore toute jeune société de services Swiss Timing vient de renouveler un contrat vieux de plus de quarante ans (1951) avec la Société du Tour de France, pour le compte de l’horloger Longines. Si l’information réjouit tout le monde, le Grand Timonier du groupe SMH de l’époque, Nicolas Hayek en explose en revanche une rustine. Ce dernier donnera trente secondes à l’artisan de ce contrat pour lui démontrer, « ….à quoi sert ce Tour de France, si l’on ne voit le logo du chronométreur qu’à l’arrivée ? » Longines quitte alors le Tour à la force des baïonnettes et, contrat oblige, Swiss Timing voit orienter ses forces et ses identifications pour le compte du label Festina, « …une marque que de toute façon personne ne connaît !» dixit le Chef.
A trente ans de distance de cet avis « d’expert », d’autres, encore plus mal informés, perdent les pédales et, la tête dans le guidon, ne voient pas les rejaillissements publicitaires planétaires que génèrent le cyclisme en général et le Tour en particulier, l’un des plus grands événements sportifs du monde.
De la leçon de 1992, on retiendra que le Tour et le cyclisme n’ont cessé de progresser dans l’audimat et que les montres Festina, sorties de l’ombre, ont largement profité de cet éclairage et partagé les lumières, tout comme certaines ombres d’ailleurs, de la discipline.
De celle de 2022, on notera, côté sport, que le cyclisme et le Tour ne se sont jamais aussi bien portés. Aussi, certains de nos « experts » contemporains seraient-ils bien inspirés de changer de braquets et de réviser leurs traités de marketing sportif. Pour leur gouverne, le cyclisme fait partie du top ten des disciplines du programme olympique (7ème rang) et s’est vu récemment allouer une tranche de 24,34 millions de USD de la galette publicitaire de Tokyo 2020.
(Photo: Fred Roth)