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Dimanche matin 3 février, les fidèles de la presse romande se régalent du « … petit manège des oligarques » du football mondial, en page 27 du missel dominical. En revanche, d’autres cherchent en vain l’information selon laquelle la ville de Trondheim (NOR) organise une conférence internationale, « Play the Game 2024 », dédiée à la promotion de « la démocratie, la transparence et la liberté d’expression dans le sport mondial ».
Au même instant, ou presque, le site officiel du sport ukrainien publie la liste des sportifs déclarés non grata aux JO de Paris, pour leur soutien aux …’exercices de tirs’ des légions du Kremlin en Ukraine.
Cette liste est édifiante. On y lit les noms d’athlètes, de dirigeants officiant dans 52 fédérations, dont une vingtaine relevant du programme olympique. Des sportifs brillants, qui ont illuminé de leurs talents les stades et salles de sport du monde entier, des modèles à qui il a manqué le discernement, avant de s’éteindre et de sombrer dans le déni et l’ignorance.
On se souvient encore et on oubliera peut-être les noms de Vladislav Tretiak, mythique gardien de hockey sur glace du CSKA Moscou, dix fois champion du monde et ukrainien d’origine, celui de son coéquipier, Alexander Yakushev. Sur cette même liste noire figurent 29 étoiles du patinage artistique, dont Kamila Valieva, récemment mise à ban quatre années pour dopage. Plus loin, 84 cyclistes et 50 gymnastes, anciens et actuels.
A ce palmarès, d’ajoutent les noms de deux membres russes du CIO, la perchiste Yelena Isinbaeva et de Shamil Tarpishchev, président de sa fédération de tennis, ainsi que le nageur Alexander Popov, membre honoraire. Autres têtes épinglées, celles de Stanislav Pozdnyakov, président du Comité olympique russe, Umar Kremlev, président de l’IBA (Boxe) et Vladimir Lisin, ancien président de l’ISSF (tir).
Dans moins de six mois, des JO à Paris. Avec ou sans athlètes et officiels russes ?
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(Photo: figphotos/minkusimages)