Le Premier Ministre espagnol a raison de s’offusquer. Le geste fut et de loin des plus inapproprié. Il y a des limites à ne pas franchir, même et surtout dans les instants où la salle des machines ne répond plus sous la pression de l’émotion. Ce geste choque et tout à la fois met en lumière que certains traits de mâles comportements, que l’on croyait appartenir au passé, refont surface.
A quel droit cet élu se réfère-t-il pour justifier son geste, sinon à celui d’une réminiscence d’un droit de jambage, cher à de petites cotes de mailles lubriques du Moyen Âge. Et que l’on arrête de nous servir les arguments amnistiables selon lesquels la joie, l’enthousiasme, autoriseraient de tels débordements. Ou encore qu’au siècle d’Internet, comme d’ailleurs à travers tous ceux qui ont précédé, est-ce le rang, la fonction, le pouvoir qui permettraient tous les gestes et les conduites, au point de tolérer ces débordements ?
Le minimum syndical requis pour porter un costume présidentiel consiste à afficher un niveau certain de compétences, certes, mais surtout d’éducation, de maîtrise de ses émotions, de ses élans aussi fougueux soient-ils. Car, s’agissant du niveau de performance atteint par ces jeunes femmes, de ce trophée mondial convoité par toutes, les premiers substantifs qui viennent à l’esprit sont le respect, la considération, l’honneur et si le mot vaut aujourd’hui encore son pesant de signification, la galanterie.
Tarjeta roja, Presidente !