Il se sent tout à la fois qatari, gay, travailleur immigré. Assurément pas. Mais lorsqu’il dit se sentir handicapé, là le doute n’est plus permis. Il l’est et profond.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce handicap-là n’a aucune commune mesure avec ce qui relève de la mobilité réduite. On est en face d’une pathologie historique, hélas encore trop souvent répandue parmi les timoniers, petits ou grands, au plus haut niveau de gouvernance. Ce fléau a un nom: l’ignorance.
Les signes de cette inculture ont explosé aux visages de centaines de journalistes, à l’occasion d’une conférence de presse improbable et dont le contenu figurera dans le Guide des Médias pour les Nuls, dans la section : A ne pas faire. Le Petit Reporter en a lâché son stylo. Du jamais entendu en 44 ans de carrière en salles de presse.
L’ignorance est une tare, une insuffisance, une déficience qui n’échappent aux yeux de personne, excepté à celle ou celui qui en souffre. Dans le cas présent, cette conférence a révélé la vraie nature du baratineur. Un ignorant.
A son actif toutefois, son discours a éclairé, illuminé de mille feux la merveilleuse citation du monumental Michel de Montaigne : « Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul ! »
Cher Michel, reviens vite au secours de nos ignorants, avant qu’ils ne commettent l’irréparable, comme d’autres, atteints du même mal, tentent de nous faire prendre des vessies ukrainiennes pour des lanternes russes.