La Chaux-de-Fonds (SUI), le 11 février 2018 : En décembre passé, la Trotteuse Tissot célébrait le dixième anniversaire de sa création en 2007 par une poignée de milicien du sport chaux-de-fonnier. Le groupe ne se doutait pas que son projet, au fil du temps, dépasserait les espoirs les plus audacieux, en termes de succès populaire. Aux côtés des autorités sportives locales, la représentante du commerce indépendant de détail d’alors, Brigitte Leitenberg, se retire aujourd’hui de cette organisation, avec le sentiment largement partagé du devoir accompli.
Ses adieux officiels ont été une occasion de réunir toutes celles et ceux qui constituent aujourd’hui le tissu organisationnel et les partenaires de l’événement, pour un ultime message à l’endroit destiné en priorité aux nouvelles générations aux commandes.
Hôte de marque de cette cérémonie, Pierre Morath, ancien athlète de haut niveau, spécialiste de l’athlétisme, s’est félicité du succès populaire de la Trotteuse Tissot, avant de se livrer à une analyse pertinente des mécanismes de ce type d’organisation. Son message interpelle : « En moins de 50 ans, la course à pied est passée d’une pratique élitaire réservée aux champions à un incroyable mouvement de masse touchant toutes les couches de la société. Où nous arrêterons-nous ? Comment l’activité et le petit monde socio-économique qui s’est créé tout autour va-t-il évoluer ? Avons-nous atteint une forme de zénith ou allons-nous encore croître ?
Et de poursuivre. « Nous sommes aujourd’hui à un carrefour. En termes de management événementiel, nous avons devant nous trois modèles et devons opérer des choix. Le premier consiste à cultiver une organisation basée sur la contribution volontaire de bénévoles, recherchant le plaisir, avant le profit. Il y a la formule privilégiant un partenariat avec les pouvoirs publics, dont la contribution est parfois vitale, comme dans le cas de la Trotteuse. Il y a enfin le modèle du sport business, pour lequel l’événement doit générer du profit. Dans ce dernier cas, le coureur devient le payeur !» Pierre Morath a éclairé ces quelques pistes de réflexions avant de se référer à la lecture de certains faits récents, des regards comparatifs et instructifs avec l’exemple de deux des plus grandes courses romandes : La Course de l’Escalade et le Marathon de Genève.
A méditer.
Pierre Morath est converti aujourd’hui en historien, entraîneur et cinéaste. On lui doit notamment la réalisation en 2015 du film « Free to run », qui a connu un succès international majeur et du documentaire consacré aux portraits croisés de deux icônes du ski alpin suisse, les médaillés olympiques de Sapporo (JPN) Bernhard Russi et Roland Collombin, des images diffusées les 7 et 9 février sur les chaînes respectivement alémanique et romande de la RTS