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MAGIQUE ET HORS DU TEMPS !

Les Rolling Stones en concert à Zurich
Jeudi, 21 septembre 2017

Zurich, le 20 septembre 2017 : Combien étaient-ils ? 25'000 ? 30'000 ? Plus ? Peu importe le nombre. Celles et ceux qui ont assisté à ce cinquième concert des Rolling Stones en Helvétie ont vécu deux heures durant hors du temps et assisté à un concert d’une rare qualité. Le groupe, largement septuagénaire, respire une santé qui laisse les thérapeutes sans voix. En revanche, celle de Mick Jagger a mis tout le monde d’accord. Les Stones, qui n’ont plus rien à prouver, ont encore élevé leur niveau artistique et affiché la fraîcheur et l’enthousiasme de leurs premiers riffs.

Mick et en Schwyzertüsch dans le texte a rappelé que les Stones, dans leur formation originale, avec notamment Bill Wyman (ba) et les regrettés Brian Jones, le fondateur du groupe et Ian Stewart (pa), premier musicien engagé, s’étaient produits pour la première fois à Zurich, il y a exactement 50 ans. Si les images de ce concert sont encore bien présentes chez les zurichois témoins de l’événement, elles sont également consignées dans les archives de la police locale, laquelle se souvient du chaos et d’un Hallenstadion ravagé par des fans hors contrôle !

Comme un Bordeau.

En 2017, la musique des Rolling Stones s’appuie sur l’authenticité, la fidélité, la passion que les acteurs vouent aux maîtres fondateurs du blues, du rock. Depuis toujours. Le son du Delta, de Memphis, de Chicago habite les musiciens depuis leur plus tendre enfance, avant que ne s’allume la mèche, sur un quai de gare, à Dartford en 1961, lorsque Keith Richard et Michael Jagger croisent leurs regards. Depuis, plus de cinquante années de vie jalonnent le parcours du Groupe. Adulés, haïs, encensés, rejetés, les musiciens ont tout traversé ou presque. Leurs parcours respectifs appartiennent aux faits divers et ne nous intéressent pas. Reste la musique, leur musique, leur créativité. Et ces Stones-là se dégustent aujourd’hui comme un bon Bordeau.

Le concert de Zurich ce 20 septembre 2017.

Il s’est déroulé dans un site optimal, le stade du Letzigrund, temple du FCZ et foyer d’accueil du Grasshoppers, orphelin de son Hardturm défunt. La scène, son concept, son éclairage offrent au public une visibilité parfaite, jusque dans les plus petits détails du jeu des artistes. Des images, de l’émotion restituée sur quatre écrans géants, une création artistique imaginée par les opérateurs  et une régie son, image, lumière au-delà de tous reproches.

Pile à l’heure, le Diable ouvre le bal, c’est Sympathy For The Devil. Un public multigénérationnel est pris à la gorge. Suit un florilège de titres nouveaux, anciens, les incontournables des premiers, des derniers albums. Mick Jagger assure en sa qualité de Chef autoproclamé il y a des lustres. Keith Richard balance ses riffs, bruts, nets et garde un œil sur "Brenda", son complice de scène et d’écriture depuis toujours. Ron Wood, l’espiègle, déroule ses chorus en parfaite synchro avec Keith, dont il est la troisième main. Pas très loin de lui, Darryl Jones, le puissant bassiste depuis 1993, remplit l’espace sonore tantôt dans le velouté, ou alors en soliste surdoué. Au centre, Charlie Watts donne la cadence à la formation, immuable pilier, ce jeune batteur de 76 ans (le doyen du groupe) tient les baguettes avec une rigueur toute britannique et une précision très helvétique. Il tient les Stones debout, tant sur les plans musicaux que dans les pires moments des crises traversées.

Ces cinq Stones sont encadrés par des musiciens partageant les mêmes valeurs. Retenons celui qui très certainement officie en qualité d’arrangeur, de chef d’orchestre, le pianiste Chuck Leavell. Un prodige du clavier recruté en 1982, en qualité de pianiste d’appoint, pour reprendre définitivement le poste de Ian Stewart à son décès en 1985. Chuck fut le brillant pianiste d’Eric Clapton dans son opus acoustique unplugged enregistré en 1992.

Même Mozart…

La tournée "Stones No Filter European Tour" aura eu le mérite de nous révéler que la musique de qualité, quel que soit son genre, traverse les temps et les générations. Cette musique-là n’appartient à personne, elle touche celles et ceux qui en épousent son contenu, son message.

Si Mozart avait été présent au Letzigrund ce 20 septembre 2017, il aurait adoré !

(L’album)

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Culture - Politique - Loisirs (société)