La Jonchère (SUI), le 16 mai 2017 : L’horloger Omega, né à La Chaux-de-Fonds avec la République en 1848 (pour rafraîchir les mémoires) pour migrer ensuite à Bienne, faute de réseau de communication acceptable (!), sera donc olympien jusqu’à et y compris les Jeux de 2032. Le navire amiral du Swatch Group scellera ainsi 100 années de la collaboration de son label avec celui du Comité Olympique International (CIO), un partenariat né à Los Angeles (USA) en 1932.
Ce siècle de collaboration est jalonné d’événements qui sont à l’image des révolutions industrielles, structurelles, intellectuelles que l’horlogerie helvétique et le sport ont traversées en un siècle. Ainsi en 1968, après Mexico, Omega renonce aux JO. Trop chers ! A dire vrai, les artilleurs de Bienne pointent déjà leur tir vers la NASA et la lune. C’est le début d’une autre et passionnante histoire.
Cette sortie de scène ouvre le clédard à l’adversaire historique Longines, qui se structure et affine une stratégie qui se révèlera rapidement payante. En 1972, aux JO de Munich, en collaboration avec l’allemand Junghans, les chronomètres ne sont plus biennois, mais affinés à Saint-Imier. Ce succès est celui d’une entreprise innovante certes, mais celui de deux visionnaires aux commandes du projet : le Dr Luc Niggli, père d’Olivier, l’actuel Directeur de l’AMA, l’Agence Mondiale Antidopage. Il est une des clés, à l’origine de la marche de Longines vers ses Jeux olympiques d’été, les seuls sous son propre label. Il y a ensuite Joseph S. Blatter, son successeur, qui finalisera le projet, l’œil droit déjà tourné vers un autre sommet plus important que l’Olympe, le Sonnenberg zurichois et la FIFA. La même année, la Fédération horlogère tend les stylos de la réconciliation aux deux horlogers qui paraphent la création de Swiss Timing Ltd. Fin d’un époque et début d’une cohabitation qui prendra du temps pour effacer les stigmates des vieilles querelles dans les vestiaires du sport.
Aujourd’hui, cette signature révèle la relation fusionnelle que le sport et l’horlogerie ont tissée à travers le temps. Le premier ne peut se passer de l’autre. Le second a besoin de cette scène pour y développer son argumentaire promotionnel. Le sport est émotion, comme la montre que l’on porte à son poignet. Aussi, les marques du groupe se sont-elles vues assigner des sports correspondant aux contours et au contenu émotionnel de leurs labels respectifs : ski alpin, équestre et gymnastique pour Longines, moto, cyclisme, hockey sur glace pour Tissot, golf, voile, athlétisme, aquatique et l’Olympe pour Omega.
Le marketing sportif est né ici, sous nos sapins et se développe depuis des lustres en suivant un arc jurassien mondialement connu et reconnu pour son savoir-faire et son dynamisme. Du Locle à Bienne, via Saint-Imier, mais également à Corgémont chez Swiss Timing, où bat le cœur technologique de tout le dispositif.
Dans le même bâteau: Thomas Bach, Président du CIO et le président de la direction générale de Swatch Group, Nick Hayek. |