La Jonchère (SUI), le 24 avril 2017 : Le Parlement du Sport helvétique a, dans une unanimité quasi soviétique, validé la candidature de Sion à l’organisation des XXVèmes Jeux olympiques d’hiver en 2026. L’issue positive de ce vote était attendue. Ce qui l’est moins, c’est la sanction fédérale attendue pour l’automne 2017. Si une telle candidature va de soi pour un Valais olympique des alpes et pour le canton hôte du CIO et de ses satellites, elle est moins évidente pour les trésoriers de cantons plus accrochés aux sapins jurassiens, qu’aux oliviers de l’Olympe.
Après St-Moritz en 1928 et 1948, Sion 2026 ? Un débat, un vote auront lieu, comme pour la LAT, l’immigration de masse, ou les hôpitaux neuchâtelois. On est en démocratie après tout.
A propos du canton de Neuchâtel et de son contexte économique fragilisé, qu’elle serait les réactions de ses édiles, de sa population, si un de ses contribuables lançait l’idée d’une telle candidature ? Laissons peut-être les JO de côté, n’exagérons pas tout de même, mais d’une candidature pour un championnat du monde d’une discipline olympique majeure ? La Chaux-de-Fonds candidate aux mondiaux de cyclisme, de natation, de gymnastique, de tir à l'arc ? Et pourquoi pas ?
On imagine déjà le tocsin, toutes les cloches de la République sonner, à l’énoncé de cette hérésie. On se régale aussi des analyses pertinentes distillées à l’apéro à la « table des menteurs » du Café des Sports. On entend les voix des politiciens s’esclaffer devant la plaisanterie, ou alors manquer de souffle devant l’outrecuidante démarche.
La bronca passée et le sang-froid revenu, relevons la tête et agitons son contenu afin de porter la réflexion à un étage supérieur, en considérant pour une fois le verre à moitié plein.
Un événement, confié à un collège de professionnels, plus soucieux du résultat économique que de la prochaine échéance électorale, relève d’une vision, d’une mission à caractère socioculturel. C’est un investissement, un bon prétexte, une opportunité de revisiter son réseau routier, son offre hôtelière, ses installations sportives, son centre de congrès et au final, de booster l’attractivité de la cité et de toute une région. De fédérer ses contribuables. C’est de cela dont il s’agit. Redresser à la fois la barre et le moral. Une thérapie de choc.
Dépenser une fortune ?
C’est tout le contraire. C’est investir aujourd’hui pour des chaux-de-fonniers qui ne sont pas encore nés !
Utopique ?
Il y a 15 ans, c’était le tour du stade de la Maladière de relever de l’utopie !