Au sommet de leur art, nos journalistes manqueront bientôt de superlatifs, de figures de style pour traduire tout leur bonheur de nous conter les exploits des athlètes neuchâtelois, sur les différents fronts du calendrier sportif national, international. L’athlétisme avec le missile Bradley Lestrade, champion suisse en salle, le hockey sur glace du HCC, avec les incalculables Sweet Caroline entonnés aux Mélèzes, le NUC qui ne cesse d’attirer et d’interpeller les rédactions sportives internationales (Photo:Claude Comte / ANPS). Et l’inventaire n’est pas exhaustif !
L’exaltation retombée, une réalité moins reluisante apparaît. Les médailles de ces succès ont leur revers. Ces athlètes merveilleux sont sans toit, à la rue. Certes, le propos est exagéré, mais il provoque, à dessein, une réflexion sur le nombre et la qualité de nos infrastructures sportives à la disposition de cette élite.
Sur le site de la Charrière, il faut se pincer le nez dans les espaces jouxtant les ‘commodités’ du stade d’athlétisme. Pas digne d’un Résisprint International. Le stade de glace des Mélèzes sent le sapin et attend une nouvelle rustine. Pas digne d’un temple du hockey, dans lequel se battent et se démènent des passionnés. Sur et hors de la glace. Et la jolie Riveraine, rattrapée par le succès de ses locataires, qui ne répond plus aux standards techniques et sécuritaires requis par le niveau international.
Ce visage peu glorieux de notre République sportive ne semble pourtant pas affoler outre mesure les détentrices et détenteurs des clés de vie quotidienne et notre avenir. Des commissions siègent, les rapports se succèdent et les semaines, les mois passent, sans que les chiens aboient. A moins qu’une nouvelle échéance électorale n’éveille d’autres promesses.
Nos prochains champions, de Suisse, d’Europe et pourquoi pas du monde, oui, les tout petits pious pious neuchâtelois qui peuplent aujourd’hui les crèches et les maternelles, remercieront alors, dans une poignée d’années, le courage politique et la vision des élus de 2024.