La Jonchère (SUI), le 25 mars 2020 : Le Petit Reporter l’avait annoncé le 19 mars déjà : les Jeux de Tokyo n’auront pas lieu à la date prévue. Son argumentation figure encore en pleine page. Si aujourd’hui la santé des athlètes est au cœur de la réflexion et de la décision du CIO, un motif sur lequel tout le monde s’accorde, il avançait d’autres raisons, moins essentielles certes que l’argument sanitaire. Mais tout de même. Son raisonnement se fondant sur l’expérience, il est permis de soutenir que le processus d’annulation était amorcé depuis des semaines. Petit rappel.
« Les quatre derniers mois précédant la cérémonie d’ouverture sont stratégiques et le plus petit retard, ou la rupture du plus petit rouage de cette fragile mécanique, met en péril l’entier de l’édifice. » Or du retard, il y en aurait eu. C’est inéluctable. Car à l’heure où la planète invite tout en chacun au confinement, les sociétés internationales impliquées dans les JO devaient multiplier et sans restrictions, les voyages de leur personnel et l’envoi de leur matériel au Japon. Impensable dans ces conditions.
La guerre, l’ennemi des Jeux. Par deux fois, en 1916, puis en 1940, une annulation était prononcée.
Mais, souvenons-nous également qu’en 1976, le boulet a sifflé aux oreilles du CIO. Ces Jeux auraient dû être ceux de Denver (USA), à qui Vidy les avait attribués en 1970, en snobant au passage Sion (déjà !), Tampere (FIN) et Vancouver (CAN).
Mais voilà que quelque trois années plus tard, en 1973, les écologistes (déjà !) et les gardiens des écus publics de l’Etat du Colorado signifient à l’USOC, le Comité National Olympique US, par un vote populaire historique, que les Jeux ne sont franchement pas, ou plus du tout « welcome » chez les « Broncos », au pied des Rocheuses.
C’est Innsbruck (AUT), la capitale du Tyrol, qui lève alors le petit doigt et déclare que ses installations, celles de l’édition de 1964, peuvent, moyennant quelques aménagements et mises à jour, encore servir et faire pleinement l’affaire. Le CIO qui n’en demandait pas tant, signe avec les tyroliens sans rechigner. Les XIIèmes Jeux olympiques d’hiver auront lieu, comme prévu, du 4 au 15 février 1976. Le boulet d’une annulation pure et simple n’est pas passé très loin !