La Jonchère (SUI), le 30 janvier 2017 : Des Jeux et vite ! C’est le message sorti récemment d’un sondage mené par Swiss Olympic, impatient de connaître la température des milieux sportifs, quant à l’organisation de Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2026. Au final, un score soviétique : 96 % en faveur, dont 86% convaincus que l’idée stimulerait la croissance du sport en Suisse. Normal, on a demandé à des dirigeants sportifs s’ils aiment le sport. L’helvète lambda délivrerait aux sondeurs un avis à l’évidence plus nuancé.
Et il a raison, si l’on en juge par le bruit de casseroles accrochées aux baskets de certains de ses acteurs, les pieds pris dans le tapis du dopage, de la corruption, de salaires usurpés.
Mais s’en remettre à ces seuls clichés pour qualifier le sport, c’est un peu court et franchement bas de plafond, car au-delà du geste lui-même, le phénomène génère une cascade d’effets secondaires positifs pour toute la communauté. Aussi la Suisse, les Suisses ont-ils raison de postuler. Ils ne dépenseront pas un sou pour des JO, ils vont investir. Nuance. Investir, c’est la vision du verre à moitié plein.
Quittons les oliviers de l’Olympe pour les mélèzes de La Chaux-de-Fonds et sa patinoire (photo).
Les abeilles du HCC y mettent en pot un miel que d’aucuns se réjouissent de savourer au moment d’une ascension dont chacun rêve. Les gladiateurs évoluent avec talent dans un site hélas hors d’âge. Couverte en 1969, la patinoire de 2017 est repoussante. Parking, places debout, buvettes, espaces VIP, salle et tribune de presse, rien ne répond aux critères de l’offre sportive d’aujourd’hui. Berne, Zurich, Bienne et bientôt Lausanne, Genève ont pris le train des investissements dans le sport. Et les patinoires sont pleines. Les sponsors suivent. L’argent circule.
Les Mélèzes de la Ville sentent le sapin. Le site n’est pas, n’est plus digne de ses acteurs. La Chaux-de-Fonds a besoin de renouveau, de rêves, d’ambition, de verre à moitié plein. Un projet de Mélèzes 2.0 donnerait enfin un peu d’air frais roboratif à tout un canton plongé dans le blues et les autoclaves de ses hôpitaux. Une bonne raison d’investir, de travailler pour celles et ceux qui sont aujourd’hui encore trop petits pour chausser des patins, mais qui nous seront reconnaissants dans 5, 10, 15 ans.
Reconnaissants ? Mesdames et Messieurs nos élus de 2017, on l’était toutes et tous en 1968, au soir du premier des six titres nationaux du HC dans une belle patinoire!
Du courage politique et au travail !