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SAISON VOLE !

XVIIIème Fête cantonale des chanteurs neuchâtelois, 1981.
Vendredi, 12 juin 1981

Saison Vole est une oeuvre originale. Une création présentée pour la première fois les 12 et 13 juin 1981, à Chézard-Saint-Martin (SUI), à l'occasion de la XVIII ème  Fête cantonale des chanteurs neuchâtelois. Cette ballade musicale en quatre tableaux a été écrite pour la musique par Henry Fasnacht, sur un texte de Philippe J. Silacci, dit par Dominique Comment.

Les 170 interprêtes en furent

  • le Choeur d'Hommes de Chézard-Saint-Martin, Dir. Henry Fasnacht;

  • la Chorale mixte de Chézard-Saint-Martin, préparée par Georges-André Aeschlimann, Henry Fasnacht;

  • le Choeur des enfants des classes primaires de Chézard-Saint-Martin, préparé par Françoise Ryf, Georges-André Aeschlimann et Benoît Zimmermann;

  • un ensemble instrumental de Chézard-Saint-Martin, préparé par Denis Robert.

DIRECTION ARTISTIQUE

Direction artistique générale
Henry Fasnacht
Sous direction
Emile de Ceuninck
Récitant
Dominique Comment
Régie générale
Jean Lou Zimmermann
Concept artistique
Jacqueline Sandoz
Photos
Mireille Fasnacht, Bernard Jenni, François Challandes
Prise de son
Francis Jeannin
Coordination générale
Rémy Hadorn, Philippe J. Silacci

 

 

 

 

 

 

 


 

Les artisans de la Fête cantonale des chanteurs neuchâtelois : (de g. à dr.) Charles Veuve, Président de l’Organisation ; Henry Fasnacht, compositeur et chef de chœur ; Pierre Blanchoud, Président du Chœur d’hommes de Chézard-Saint-Martin.

SAISON VOLE !

Introduction

Bonnes gens de chez nous, écoutez cette histoire!

Complainte subtile des saisons, des moissons,

le chant des saisons, des tisons de décembre aux rosées de juillet.

Chanter les saisons dans un Val,  où le coton de novembre tisse sa trame

du pied du Pertuis aux donfins du Chaumont.

Et le lac, à qui votre Val verse son eau, sans jamais y goûter la saveur d'un reflux!

"L'hiver est à nous !" clament les Montagnons ! "

"L'été nous appartient !" affirment les Britchons !

Bonnes gens de chez nous, vous seuls savez qu'au delà des montagnes,

une saison habille une année, alors que chez nous,

Dame Nature change sa robe quatre fois dans l'année!

Alors!

Si la neige de l'Enhaut par chez nous faiut défaut,

si les flôts de l'Envers ne caressent nos terres,

souffrez, gens d'ici, que votre terre chérie,

comme la Belle à aimer,

ce qu'elle n'a, ...ne peut donner!

***

C'est un Val où fleurissent les saisons.

C'est le Val où fleurissent les chansons.

Choyé entre deux monts et leurs crêtes,

Une conque, avait dit le poëte!

Un filet d'eau le traverse, paisible.

Mis à part les sursauts d'un Torrent irrascible,

Le Seyon se faufile, menu, discret.

as la peine d'y jeter les filets!

Çà et là, un choquet de sapins

Peuple les champs, veille au grain.

L'Histoire nous enseigne que l'Homme

Peupla la contrée au temps du pilum.

Conquérants et pilleurs de villes,

Ils ont même saccagé Bonneville!

Aujourd'hui, Gaguelets et Couennes de lard,

Ceux de Saitn-Martin et de Chézard,

Ne craignent plus les hordes barbares

des peuples du Nord, cruels et pillards.

Conquérants pacifiques de la terre féconde,

Ils s'activent aux champs, loin du monde.

Maîtres du sol, aux ordres du ciel,

Les gens de chez nous caressent dans l'éveil

De l'aube humide, l'espoir secret

De vivre ici un bonheur discret.

Point d'emphase pour l'exprimer,

Juste une voix pour le chanter.

Chante Val!

CHANTE VAL. (choeur mixte)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

Refrain

C'est un Val où fleurissent les saisons.

C'est le Val où fleurissent les chansons.

La nature y célèbre ses fastes,

Pour nous plaire, elle y joue ses contrastes.

I.

Chante Val au printemps florissant.

C'est le temps des bourgeons mûrissant.

Les forêts, sans attendre le muguet,

Passeront redingote de mai.

II.

Chante Val le Pays des amours.

Viens Benoît, laisse-là ton labour.

Les senteurs des blés d'or nous emmènent

Au pays où l'on vit, où l'ôn s'aime.

III.

Chante Val, quand l'hiver des montagnes

Veillera sur la paix des campagnes.

Car le grain sous la nappe feutrée,

S'il veut poindre doit attendre l'été.

IV.

Chante Val, c'est ici mes amis,

Que le jour y célèbre la vie.

Un pays qui m'a donné le jour.

Chante Val, mon pays, mes amours.

 

Printemps

Un matin glauque de novembre,

Le Val s'est levé, l'arbre nu, la terre d'ambre,

Dépouillée comme morte, la nature s'endort,

Paisible, assouvie, bénissant le sort.

Ni le froid, ni la neige en congères

Que soulève la bise noire de l'hiver

Ne troubleront les mois de sommeil.

La terre attend le signal de l'éveil,

Un messsage du ciel, inconnu des humains,

Augurant le printemps de demain.

Peut-on savoir, en mars naissant,

Qui de l'hiver agonisant,

Ou du printemps, force nouvelle,

L'emportera en un coup d'aile?

Aube de glace?

Zénith ardent?

Qui de l'hier ou du printemps?

 

L'HIVER AU TREPAS. (choeur d'hommes, avec intervention d'un choeur féminin)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

I.

Peut-on savoir quand le printemps

Allume la terre d'un souffle ardent?

Chasse la neige, réveille le grain?

Peut-on savoir quand le printemp?

II.

Qui de l'hiver ou du printemps

L'emportera au jour naissant?

Aube de glace, zénith ardent?

Qui de l'hiver ou du printemps?

III.

Quand le printemps sonne le glas,

L'hiver s'enfuit, hideux trépas,

Vers d'autres cieux au loin là-bas.

Quand le printemps sonne le glas.

IV:

Peut-on savoir comment l'hiver

Se risque encore en tatouards?

Quand le printemps éveille l'espoir

Chantons la vie, meure l'hiver.

 


Convoqué au-dessus des nuages,

Le Conseil des Cieux, in corpore,

Président, Secrétaire, tous les sages,

A mains levées décidait

D'infliger à l'hiver le sort de Gomorrhe!

Et l'audience fut levée.

Une armée d'artisans,

Volontaire, pleine d'allant,

Assembla d'un seul coup son talent.

Et d'un geste indolent

A ouvert des feux menaçants

Sur l'hiver, peu s'en faut, renaissant!

Et l'on voit Jupiter, magnifique,

Ordonner l'offensive, la réplique.

Par devant l'Eole aux vents chauds!

Sur les flancs, mille soleils au sang chaud!

C'es est fait des espoirs malins

D'un ciel clair, engelures du matin.

Printemps bourgeonne!

La neige abandonne!

Chantons la vie!

Le ciel pardonne.

 

PRINTEMPS COQUIN. (enfants - solo, choeur d'enfants, choeur mixte)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

Refrain

Chante Val, coule Seyon,

Printemps bourgeonne, neige abandonne.

Vol d'hirondelles, le ciel pardonne,

Chantons le Val, printemps chantons.

I.

Une hirondelle m'a dit un jour,

Au loin, là-bas, plu sloin là-bas,

S'élève un chant majestueux,

C'est de là-bas, oui de là-bas

Que surgiront, impétueux,

Printemps, couleurs, chaleur, amours.

II.

Ce matin-là, par la fenêtre,

L'oiseau m'a dit son gazouilli.

Gens de Chézard et Saint-Martin,

Où le Seyon s'épanouit,

C'est le printemps, qui ce matin

A mis la joie dans tout mon être.

III.

Le mai bourgeonne, printemps fécond.

La terre s0enflamme, printemps ardent.

Printemps des yeux, chaud dans le coeur.

Printemps coquin, amours naissantes.

Feu dans mon corps, ah quel bonheur!

Chant du printemps, bonjour Lison!

 

ÉTÉ

Goûtez au printemps, il vous monte à la tête!

Par les yeux, les prés verts vous énivrent.

Par le nez, les senteurs vous emportent

Jusqu'à l'été déjà derrière la porte.

Qu'il entre! Qu'il entre!

Qu'on apporte à boire

A celui qui sèche nos terres!

Musique, j'ai dit musique!

Aujourd'hui c'est la fête.

Buvons et chantons fenêtres ouvertes.

Viens la Belle, viens Suzon,

Laissons-nous porter vers les pires folies!

Chantons la saison folle!

Je sens monter en moi

De pieux élans grivois.

Par tous les sens, je sens l'été

Animé du désir ardent

D'en finir avec les interdits,

Les rigueurs de la terre.

Tracteur, labeur, sueur!

Peuple de la terre, à l'unisson

Chantons la saison folle.

Je sens monter en moi

De pieux élans grivois!

SAISON FOLLE. (choeur mixte)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

Refrain

Chantons saison, tirelère tirelon!

Bénie!

Goupillère et goupillon!

Viens la Belle la Suzon, chantons Suzon!

Chantons saison, tirelère tirelon!

Follie!

Sécateur et potirons!

Viens la Belle, ma Lison, chantons Lison!

I.

C'est l'histoire du ciel un jour d'été,

Pas un nuage, inutile d'insister.

Juste un molleton coton, une plume de l'édredon,

De Dame l'Oignon, lorgnant sur son balcon.

II.

Un corbeau tout noir m'a dit bonsoir.

Gens de Chézard, voici enfin l'histoire,

De Pierre , de Paul, Gaspar,

Du grand du p'tit Chézard,

Et Saint-Martin, n'oublions pas la tiare!

III.

Le Saint Père bémit le vent les airs,

Vend ses prières dimanche au presbytère.

Page huit dans vos brévières

Chantons Pater Noster

Fils de la terre, les blés sont encore verts.

IV.

Les Papous, Zoulous de Tombouctou,

N'ont pas le sou, mais pas les gens d'chez nous.

Courant, cherchant partout, fouillant dessus, dessous,

Même dans les choux, hiboux, cailloux, genoux.

V.

L'horloger, l'été s'en va s'baigner,

Sous les palmiers s'ennuie à faire pitié.

Il rêve: partons à pieds, le tram jusqu'à Villiers,

Le temps d'chanter La Chanson des Vieux Prés!

 

Elles arrivent...comme ça.

Vous piqueraient....comme ça!

Sans prévenir, elles fondent sur vous en essaim,

Pas besoin de vous faire un dessin.

Toute seule, elle vous met aux abois.

C'est que l'aiguillon.....dépend les endroits.

Par exemple sur le nez. Oh le coup de Jarnac!

Enfle et s'allume, comme à Bergerac!

Pique votre oeil d'antilope

Et hop, le beau cyclope!

L'abeille , sa soeur, investie du même aiguillon,

Ne cède en rien à l'insecte poison.

Mais voilà, l'abeille a bonne presse,

Tandis qu'elle, la guêpe, cette tigresse,

de l'ordre des hyménoptères,

Insecte social dans le dictionnaire,

Eveille crainte et répuslsion,

Victime de son inutile mission.

Elle évoque pourtant les saisons

Où murissent à foison les fruits de l'été.

Bannie du coeur des humains,

Une guêpe rencontre, l'espace d'un refrain

Un tendre élan de compassion.

Le temps de cette chanson.

LA GUÊPE. (choeur mixte, choeur d'enfants)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

 

Bzoum! Bzoum!

Vole la guêpe, pique la guêpe.

Bzoum! Bzoum!

Fouette le vent, chasse le vent!

Vole le vent, chasse la guêpe!

Pique le vent, fouette le temps!

Bzoum! Bzoum!

Tombe la guêpe, vole le vent.

Bzoum! Bzoum!

Chante le vent, pleure la guêpe!

Sonne le vol d'une autre guêpe!

Meurt la guêpe, passe le temps!

Bzoum!

 

Il faut un soleil aiguisé, je dirais même entouré d'un grand nez,

Pour saisir au premier regard, le dessein sournois, revanchard,

D'un souffle suspect, d'un nuage discret.

Mais l'histoire du ciel se répête,

Les années m'ont appris la recette.

Tenez!

La chaleur pesante soudain nous étreint.

Il fait lourd, on est en eau, sans entrain.

Puis, l'Eole change de cap. De bise en Joran, il vous attrape.

Ah, le misérable, le maudit, le traître!

Il entraîne derrière lui une armée de nuages chargés d'eau,

entourés de hussards montant à l'assaut.

C'est l'artilleur qui ouvre les feux.

D'éclairs en tonnerre, il conduit le feu.

C'est maintenant, paysans, que sonne l'heure

Du replis vers la ferme, les quatre heures.

 Chantez, riez, braves gens!

Mais veillez sur le sommeil de la rose.

Chantez, riez, paysans!

Mais veillez sur le sommeil des vents malins.

SAISON FRAGILE. (choeur mixte)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

Refrain
Chantez, riez, chantez, riez!
Veillez sur le sommeil de la rose.
Chantez, riez, chantez, riez!
Veillez sur le sommeil des vents malins.
 
I.
Saison fragile!
Un gros nuage et puis...
Restera-t-il du blé demain?
 
II.
Souvent nature
S'acharne sur nos terres.
Torrent du ciel, épis dans l'eau.
 
III.
Soleil un juor
Sublime la rosée.
Chaud dans le ciel meurtit la terre.
 
IV.
Fils du printemps
Gardez sous le soleil
L'espoir d'un ciel, d'un ciel serein.
 
AUTOMNE
Les lampions de la fête se sont éteints.
L'été a fui au petit matin
Laissant les prés humides et perlés.
L'automne, ce matin, montre le nez.
Dans le ciel, l'astre solaire, forbu,
Par tant d'ardeur dépensée, à brides abattues
Durant l'été, se lève enfin, les yeux cassés.
Il songe déjà à se coucher.
Ces longues journées ont trop duré.
C'est l'automne des dianes retardées,
C'est l'autonmne des veillées précoces.
La forêt attend que l'heure sonne,
Pour passer son costume d'automne.
Un signal du ciel, du soleil empereur.
Aux forêts, il faut montrer la couleur!
C'est l'été qui s'en va, tourne la tête.
Au ciel s'engage une lutte pour un pouvoir.
Au ciel, un siège est vide, un poste à repourvoir.
Je vois pâlir l'horizon vers l'ouest,
Monter les rouleaux vers l'est.
C'est l'orage qui menace soudain,
La nature, nos champs, notre pain.
 

SOIR D'ORAGE. (choeur d'hommes)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

I.
Roulement des timbales célestes,
Crépuscules aux aurores funestes,
Le galop des nuages sous la voûte,
Le feuillu scintillant sa déroute,
Paysans, c'est le ciel en colère,
Qui conduit ses armées sur vos terres.
II.
L'épervier prince du ciel, le furet,
Se confondent dans le creux des forêts.
Et lse cîmes, majestés sous l'orage,
Se déchirent, admirables de courage.
Paysans, c'est le vent des montagnes
Qui emporte le trésor des campagnes.
III.
Les blés pleurent, innocentes victimes
D'un ciel fou que l'éclair sublime.
Le TOrrent, flot limpide et pudique,
Se réveille, bouillant , colérique.
Paysans, c'est la terre complice
Qui châtie, ô terrible supplice.
IV.
Mnenfant, il faut prendre à deux mains
Ton courage, car le ciel, dès demain,
Couvrira notre terre de lumière.
Et les champs, relevant leur crinière,
Ne sauront contenir davantage
Les sanglots des blés d'or sous l'orage.
 

Par les portes bées de la remise engourdie,

Jaillit le ciel, un soleil dégourdi.

Par les portes bées de la remise haletante,

Surgit le monstre huileux, rutilant.

Grince, hurle et s'éveille hoquetant.

"Un an sans se mettre un épi vous met en appétit!"

L'éveil est pénible, la démarche lourd,

Le phare glauque.

"Et celui-là qui monte le régime!

Je grince de tous mes écrous, je suis machine!

Hardis aux champs!

L'appétit vient en fauchant.

Et battons ces blés pendant qu'ils ont chaud!"

Humblement, sans un cri, la moisson

Livre aux hommes son trésor, sa toison.

MOISSON. (choeur mixte)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

I.
Farandole, cliquetis mécaniques,
Sur la terre épuisée, magnifique,
La machine investit les sillons.
Les blés tremblent, c'et le temps des moissons.
II.
Rugissant d'appétit la machine
Vers les champs frissonnant s'achemine.
Relevant les épis couleur d'or,
Les blés pleurent en attendant la mort.
III.
Paysan, laisse-là le poête!
C'est le pain qui conduira la fête
Quand l'hiver, la gelée sa compagne,
Eveilleront l'appétit des campagnes.
IV.
Les senteurs des moissons pathétiques
Ne survivent aux relents mécaniques.
Humblement, sans un cri, la moisson
Livre aux hommes son trésor, sa toison.

Gens des viilles, à qui on a fait leçon,

Que l'ardeur des paysans s'achève aux moissons,

Suivez mon regard, par-dessus les Esserts, voyez!

La vie jamais ne cesse sur les prés des Morgiers!

Triomphant, on remise la machine éprouvée

Par cette soudaine chevauchée.

Changement d'attelage pour de nouveaux horizons.

C'est que le temps presse, on parle déjà de flocons!

Hardis aux champs! Arrachons par milliers

Les tubercules, le fruit du Parmentier,

Fécule agréé dans les anti-chambres

Vétu d'une humble robe de chambre.

Hardis aux champs! Arrachons à la terre,

En ragns serrés, la betterave fouragaère!

Pas question pour nous, gens du Val,

De laisser échapper par le rail

La betterave condamnée aux cossettes.

Elle reste là, prévenant la disette.

Hardis aux champs! Ultime sévice

Infligé aux campagnes investies de maïs.

Puis, candides, nos vaches découvrent, à peine étonnées,

Les champs jusqu'ici cultures réservées.

C'est le temps des troupeaux transhumant de l'Enhaut

Vers les prés opulents de l'Envers.

Procession cadencée au rythme des sonnailles,

Pendant que, sournoise, la brume nous saisit par ...la Taille!

Le crépuscule étend son large voile.

Sur nos campagnes, l'hiver tisse satoile.

L'année fut bonne, complice et généreuse.

La vie s'écoule paisible et chaleureuse.

Au-delà des montagnes, l'oiseau s'envole.

Au-delà des cmpagnes, une saison vole

Vers d'autres cieux, vers d'autres vals,

Où montera un Chante Val!

 

HIVER
Couleurs !
Te souviens-tu aux premiers chants d'avril?
Mars agonisait, emportant au diable son hiver!
Le Val grandissait en vastes fanges brunes.
Couleurs !
Te souviens-tu du mai des forêts?
Parures éméraudes encore fragiles.
A l'unisson le Val s'est mis au vert.
Couleurs !
Te souviens-tu de l'enfer de juillet?
Soleil blanc, le Val a chaud.
Couvre-chef, chapeau de paille!
Champs de blés, lingots d'or!
Couleurs !
Te souviens-tu quand le fer déchirait le sol?
Tournant la terre, comme une page du Livre
Des Saison, des sillons, plaies ouvertes, chairs brunes.
Couleurs !
Il est venu le temps des frissons.
Le Val s'efface et s'abandonne
A l'hiver, maître de céans, carte blanche.
Couleurs !
Les saisons volent, charmes fugaces.
Prennent leur vol, puis cèdent la place.
Les saisons .....volent!

RÉFLEXION. (choeur mixte)

Texte: Philippe Silacci. Musique: Henry Fasnacht

I.
Lorsque le vent, au premier souffle murmure
Qu'il est venu le temps de la retraite.
il est trop tard pour espérer l'azur.
La nuit descend, tirons la chevillette.
La terre s'endort, vidée de la fortune
Qu'elle a forgée au rythme des saisons.
Elle sait pourtant, la fable nous l'assure,
Qu'un trésor gît, caché sous les labours.
II.
Te souviens-tu, aux premiers chants d'avril?
Fuyant l'hiver, l'hirondelle a surgi.
Elle effleurait d'un vol encore fragile,
Le Val meurtri, où le Torrent rugit.
Chants des saisons, le rythme des couleurs,
Livrent à nos yeux, charmés par tant de zèle,
Un arc en ciel, un bouquet de fraîcheur,
Cueilli pour nous, ma belle jouvencelle.
III.
Lorsque le mai peint la forêt en liesse,
C'est le printemps, chantons le renouveau.
Jaloux les prés de cette soudaine ivresse,
Jettent à nos yeux l'éclat des champs nouveaux.
Comme une ruche, la ferme entière bourdonne.
Ah, qu'il est bon le temps de la récolte!
La nuit descend, mes forces m'abandonnent,
La paix du soir doucement ferme la porte.
IV.
Je sens jaillir des sillons, plaies ouvertes,
La chaleur glauque des labours de l'automne.
L'été a fui, saisi d'une vaine alerte,
Devant l'hiver s'efface et s'abandonne.
Seul dans la nuit, je rève parmi l'espace,
Là sur la terre, déjà la vie s'endort.
Les saisons volent et passent, saisons fugaces.
Le temps s'en va ........
 
 
Type d'article: 
Culture - Politique - Loisirs (société)