Portail indépendant d’informations générales / Independent portal for general information.

LA VOIE MÉDIANE DES GYMNASTES

Exclure ? Ne pas exclure ?
Mardi, 15 novembre 2022

Le 15 novembre 2022 : Le récent 84ème Congrès de la Fédération internationale de gymnastique (FIG), organisé le 10 et 11 novembre à Istanbul (TUR), interpelle. Il avait, en effet, initialement été prévu en Norvège. Mais c’était sans compter sur le décision du Comité olympique norvégien et de la Fédération norvégienne de gymnastique de renoncer à son organisation. Motif ? La FIG compte parmi son exécutif deux ressortissants de Russie et du Bélarus, deux pays bannis de la plupart des rendez-vous sportifs mondiaux, depuis « l’opération spéciale » déclenchée par le Kremlin en février dernier.

La fédération de Turquie s’est alors portée candidate, une terre ouverte aux passeports russes et biélorusses. Sage compromis ?

Puis, après la Norvège, ce fut le tour successivement de l’Ukraine, de la Pologne, de l’Estonie, de la Lituanie, de l'Italie et des Pays-Bas de renoncer au déplacement d’Istanbul. Boycott !

De qui parle-ton ?

Les deux ressortissants à problème sont deux acteurs clés de la FIG. La première est l’ancienne championne olympique (Montréal 1976, Moscou 1980) et du monde (1974 – 1979), la biélorusse Nellie Kim. Elle occupe aujourd’hui le fauteuil de deuxième vice-présidente de la FIG. Le second, le russe Vassily Titov, a été élu au sein de l’Exécutif en 2012. Il a présidé sa fédération nationale de gymnastique et a siégé à la vice-présidence du Comité olympique russe.

Il est aussi banquier. Son enseigne, la VTB, verse régulièrement à la FIG, depuis 2009, un chèque à hauteur du million de USD.

Quatre principes.

Interrogé sur cette « exception culturelle », le Président japonais de la FIG, Morinari Watanabe, avance, à raison, l’argument selon lequel « l’opération spéciale » n’a pas été initiée par le peuple russe et encore moins par ses athlètes. Et d’ajouter s’en tenir à quatre principes, en accord avec la ligne suivie par le CIO.

Le premier consiste à soutenir la famille gymnique ukrainienne. Le deuxième décrète l’interdiction aux gymnastes russes et biélorusses de participer aux événements du calendrier FIG. Non pas en mesure de rétorsion, mais, et c’est le troisième principe, pour protéger leur sécurité et celle des manifestations. Quant au quatrième principe, il sanctionnera toute personne manifestant une attitude ostentatoire de soutien à cette guerre.

Alors, exclure, ne pas exclure ?

La prudente et frileuse position de la FIG en interpelle toutefois plus d’un, au-delà des fédérations qui ont boycotté son congrès. Ne serait-il pas plus « sportif » d’accepter des gymnastes russes et biélorusses, manifestant ostensiblement leur hostilité à cette guerre et d’exclure des dirigeants acquis à la cause de leur gouvernement respectif.

Type d'article: 
Culture - Politique - Loisirs (société)